Cette question a déchaîné les passions chez nombre d’apprenants, mais personne ne semble réellement d’accord. Certains vous disent qu’il est indispensable de partir si vous voulez parler correctement anglais. D’autres vous diront qu’il est vital de séjourner dans un pays anglo-saxon afin de parler sans aucun accent. Et d’autres encore vous diront qu’il est impossible d’avoir un niveau satisfaisant sans quitter la France.
Avec les outils qui sont à notre disposition (internet, application, livres, etc.) parler anglais devrait être théoriquement possible, car en soi, nous disposons de la connaissance en un clic. Vous souhaitez avoir la traduction d’un mot ou construire une phrase grammaticalement correcte ? Internet sera vous épauler, notamment ChatGPT. Mais pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas puisque nous avons accès à toute cette connaissance ? La réponse est extrêmement simple, le travail effectué n’est tout simplement pas efficient et la méthodologie employée est probablement insuffisante par rapport aux objectifs que vous vous êtes fixés.
Premièrement, vous devez être conscient de vos objectifs. Que souhaitez-vous ? Parler l’anglais de tous les jours, parler l’anglais des affaires, lire en anglais, comprendre uniquement ce que l’on vous dit, rédiger des articles en anglais, etc. Toutes ces interrogations sont essentielles afin de gagner du temps dans votre apprentissage et ainsi déterminer votre axe de travail. Car chacun de ces objectifs correspond à un travail ciblé et des compétences différentes. Si votre axe d’apprentissage se focalise sur l’oral, vous devez évidement vous exercer à produire un anglais qui émane entièrement de vos pensées au lieu de vous concentrer sur de la lecture. Bien entendu, vous ne devez pas séparer totalement ces deux compétences, mais juste mettre l’accent sur celle qui vous intéresse et qui est intrinsèque à votre objectif.
Vous devez penser comme un musicien. Lorsque vous analysez un violoniste, vous remarquerez que ce dernier maîtrise parfaitement son instrument, mais qu’il s’est spécialisé dans un style de musique (jazz, classique, blues, etc.) L’anglais fonctionne de manière identique. Vous acquérez une base et ensuite vous vous concentrez sur l’objectif que vous vous êtes fixé.
]
Dès lors que vous avez identifié tout cela, il vous faut déterminer ce qui, selon vous, sera le plus utile pour accéder rapidement à vos objectifs. Il est évident qu’apprendre un vocabulaire technique alors que vous désirez converser de la pluie et du beau temps ne sera pas le plus optimal. Il faudra donc s’orienter vers un lexique plus en adéquation avec le sujet en question.
L’élément le plus important réside également dans l’observation et l’analyse. Soyez attentif aux mots que vous employez en français, car vous serez étonné de la récurrence de certains lorsque vous vous exprimez. Une fois ces récurrences identifiées, apprenez leur traduction, parce qu’il est fort probable que vous les utiliserez en anglais.
Dans la même continuité, choisir un sujet qui nous passionne et en apprendre le lexique laissera une empreinte bien plus indélébile ; en effet, lorsque quelque chose nous plaît, le cerveau est plus apte à graver l’information de manière permanente dans nos pensées. Tout comme le musicien avec les notes de musique, vous composez votre propre partition, un langage qui vous est propre.
Les bases désormais posées, un élément primordial et régulièrement sous-estimé reste encore à définir : le temps. N’évoluant pas dans un espace où la langue anglaise s’entend et se parle de manière continue, il devient indispensable pour l’apprenant d’investir un minimum de temps dans son apprentissage afin de pallier ces inconvénients. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, partir à l’étranger ne certifie en aucun cas un niveau linguistique élevé. Cela dépend des efforts que vous aurez mis pendant toute la durée de votre séjour. Si vous êtes effrayé à l’idée d’engager la conversation avec des natifs et que vous ne sautez pas le pas, vos compétences linguistiques ne s’amélioreront pas. Pareillement si vous passez la plupart de votre temps avec des Français.
Dans nos sociétés, le gain de temps semble avoir submergé nos habitudes. Nous voulons tout, toujours plus vite et sans effort. Malheureusement, rien ne s’acquiert sans contrepartie. Il est donc regrettable de penser qu’il sera possible de parler anglais avec une quantité de travail inférieure à la moyenne. Tout comme un sportif de haut niveau qui s’entraîne chaque jour, vous devez vous entraîner, car comme un muscle que l’on stimule, le cerveau doit être également stimulé. Selon moi, 10 minutes de travail par jour reste trop peu afin d’acquérir un niveau d’anglais satisfaisant. Il faudrait augmenter la charge de travail à 30 minutes, sachant que votre capacité de mémorisation décline progressivement dès que vous cessez vos révisions. Un travail journalier est ainsi indispensable dans le but de préserver un lien avec l’anglais, car les langues étrangères sont comme des êtres à qui vous vous adressez. Plus vous leur parlez, plus vous les appréciez puisque vous apprenez à les connaître.
C’est à ce moment-là qu’un cercle vertueux se forme entre votre apprentissage et vos futurs progrès. Certes, certaines personnes progressent plus rapidement que d’autres, mais la chose la plus importante, et c’est un aspect relativement oublié chez les apprenants, c’est le plaisir d’apprendre l’anglais. N’oubliez jamais cela !
Kevin Harper